10 Septembre 2020
A l'opposé des carrefours nommés, ce chapitre est constitué des carrefours sans nom de la Zone 1 (voir carte). Cette zone 1 (environ 5000 hectares) se situe au Nord-Ouest de la forêt de Compiègne.
Les carrefours sont décrits par ordre alphabétique (voir le PDF). Donc le changement de secteur peut être très rapide. En général, ces "carrefours" sont des intersections de 2 chemins mais il arrive aussi que plusieurs chemins, laies, routes, les traversent, voire des départementales.
Le carrefour_ancienne voie ferrée_Route de la Forte Haie est situé au Nord-Ouest dans la forêt de Compiègne.
Il est traversé par la Route de la Forte Haie et l'ancienne voie ferrée.
d'après René Mouton (la forêt de Compiègne de A à Z, édition A+B et http://foretdecompiegne.free.fr/sommairebis.html )
CHEMIN DE FER
Le 16 juillet 1869, la municipalité de Cuise-la-Motte accueille avec enthousiasme le projet d'une voie ferrée Amiens-Dijon, mais elle ne peut cacher sa déception en apprenant qu'une station a été prévue à Pierrefonds. Le 2 janvier 1870, le Conseil municipal plaide en faveur d'un tracé à ses yeux plus naturel qui emprunterait la vallée du rû de Vandy. Cela favoriserait la commune. On sait que, par la suite, cette suggestion ne fut pas retenue. En mai 1862, on parlait déjà sérieusement d'un projet de ligne Soissons-Compiègne, dont l'intérêt n'échappait pas aux riverains du cours de l'Aisne : intérêt stratégique, intérêt économique c'est-à-dire transport du coton du Havre à Reims, expédition des blés du Soissonnais, exploitation de nombreuses usines, écoulement des produits des nombreuses carrières de la région, transport des bois de construction de la forêt de Villers-Cotterêts, facilité de déplacement des ouvriers saisonniers en vue des travaux agricoles et forestiers. Cuise-la-Motte avait un avocat très influent pour plaider sa cause en cette matière : le général comte de Failly, aide de camp de l'Empereur, qui était le gendre des propriétaires du château de la Chesnoye. Ce projet fut facilement adopté. La ligne de Soissons fut inaugurée vers 1880. Son parcours en forêt est jalonné par les P.N. avec maisons de gardes de Bellicart, du Buissonnet, des Loups, la gare de Rethondes, le P.N. du Pont de Berne où elle quitte la forêt en direction de Soissons parallèlement à la RN 31. La ligne de Pierrefonds, avec prolongement vers la vallée de l'Ourcq, emprunte celle de Soissons sur 7 km, jusqu'à proximité de Pont de Berne. Un embranchement vers Pierrefonds lui donne réellement naissance. Elle traverse la forêt du Nord au Sud par les PN de l'Ortille, du Vivier Frère Robert, de Vieux-Moulin, la gare de Vieux-Moulin, les PN du Fossé coulant, des Moines, de la Mariolle, des Pendants Mathieu. Elle traverse Pierrefonds, Palesne et passe de nouveau en forêt au lieudit la « Corne de cerf » avec un PN sur la route du Fort cheval avec maison de garde. Elle sillonne alors la plaine vers la gare de Morienval et Villers-Cotterêts. L'obstacle majeur à la réalisation de cette ligne, entre Compiègne et Pierrefonds était le franchissement du Voliard au lieudit « Le Parc » appartenant au prine Radsiwill. Il fallait creuser une tranchée de 20 à 30 m de profondeur sur 500 mètres. Ce travail fut mené à bien grâce à une main-d'œuvre importante. Les sables de déblai servirent à combler et à surélever les marécages du Beaudon près du lac et c'est à cet emplacement qu ela gare fut édifiée. cet emplacement donne lieu à une polémique, certains lui préférant Batigny. La gare fut terminée en 1882, quant à la ligne elle fut inaugurée le 24 janvier 1884. Elle donna à Pierrefonds un essor considérable jusqu'à 1914, en facilitant l'accès de cette localité à la région parisienne. Entre les deux guerres le trafic alla s'amenuisant par suite de l'essor de l'automobile et le Pierrefonds-les-bains de la belle époque était redevenu Pierrefonds, simplement, où les promeneurs motorisés du dimanche venaient voir le château. La ligne fut fermée au trafic voyageurs le 25 février 1940 et au trafic marchandises le 1er février 1966. deux ans plus tard les rails étaient enlevés. Seul, le ballast restera pendant une dizaine d'années le témoin d'une époque révolue. Au cours des années 197-79 il fut débarrassé de la végétation qui le recouvrait et transformé en piste cyclable depuis Vieux-Moulin jusqu'à Batigny. La plupart des maisons de gardes barrières qui subsistaient aux croisements cités plus haut ont été rasées en juillet 1979. La gare de Vieux-Moulin a été transformée en poste forestier.
LE PROJET COMPIEGNE - PIERREFONDS (1869-1881) On sait comment Napoléon III et sa cour appréciaient la forêt de Compiègne et le site de Pierrefonds où l'on avait fait reconstruire à grands frais le château médiéval par l'architecte Viollet le Duc. A la fin de l'Empire, en 1869, l'Empereur fit faire une étude en vue de la construction d'une ligne à voie métrique qui serait partie du Carrefour Napoléon à l'orée de la forêt, aurait suivi la route en accotement et gagné le bourg à son entrée côté Compiègne. Il était prévu d'employer la traction animale pour ce tramway de plaisance qui n'eût fonctionné qu'en été. La défaite de Sedan en septembre 1870 renvoya ce projet dans les cantons, d'où il ressortit tout de même en 1877. On envisageait cette fois de faire circuler des locomotives à vapeur sur la voie métrique, qui serait partie de la place du château de Compiègne pour rejoindre le carrefour Napoléon par les avenues et emprunter ensuite le même itinéraire jusqu'à Pierrefonds. La perspective de voir fumer des locomotives à vapeur devant l'illustre Palais désormais désert ne fut d'ailleurs pas du goût de tous les Compiègnois. On n'en mena pas moins l'enquête d'utilité publique jusqu'en 1881. Mais à cette date un autre projet en cours de réalisation devait ruiner définitivement celui à caractère essentiellement touristique : on construisait alors la ligne Soissons-Compiègne (ouverte à la circulation en 1881), d'où devait se débrancher l'année suivante une voie normale en direction de Pierrefonds et Villers-Cotterets. le tramway à vapeur le long de la route avait d'autant moins d'intérêt que la ligne Compiègne-Pierrefonds traversait toute la forêt en site propre, combinant l'attrait de la rapidité et celui de la beauté des paysages. Dans ces conditions on se fût ruiné à persister dans le projet initial ; il fut abandonné en 1881.
Ce croisement est proche du carrefour du Buissonnet.
Je suis passé à ce carrefour notamment lors de la randonnée suivante:
pour les cartes: © IGN - 2019