13 Juin 2018
La première carte localise de façon précise l'emplacement du carrefour. La seconde carte représente une vue aussi large que possible de la forêt de Compiègne avec le carrefour concerné. La seule condition est que ce soit lisible.
La troisième carte représente tous les carrefours de la série "les Beaux Monts" (rayés en rouge) qui seront présentés dans ce dossier. Pour les carrefours rayés en bleu, ils seront présentés dans d'autres séries.
Le carrefour de l'Ortille est situé au Nord dans la forêt de Compiègne.
Le carrefour de l'Ortille est traversé la Route du Pont de Berne, la Route des Près de l'Ortille et par un Sentier sans nom.
Le carrefour de l'Ortille est proche du carrefour de Port Caborne et du carrefour de Bourdelotte.
d'après René Mouton (la forêt de Compiègne de A à Z, édition A+B et http://foretdecompiegne.free.fr/sommairebis.html )
L'Ortille, qu'on nornmait « Rivus Urticae », comprenait autrefois une ferme, un moulin et un étang. L'Ortille a appartenu à la Maladrerie de Saint-Lazare de Compiègne. « En 1676, nous voyons le représentant d'une des premières familles de la bourgeoisie compiègnoise, porteur d'un nom estimé que rappelle encore une rue de la cité, M. Le Féron, céder par acte du 9 décembre, aux Pères Jésuites qui étaient alors directeurs et administrateurs du Collège de Compiègne, la ferme de l'Ortille, alors en sa possession ; le prix de vente fut fixé à 2 100 livres ». (P. Lambin). Un bail à rente, passé le 31 décembre 1676, confirma les Jésuites dans l'usage des fruits de la propriété, moyennant 12 livres parisis de cens et 1201 tournois de sursens. Après les Jésuites, les Bénédictins qui leur avaient succédé étaient les maîtres de l'Ortille. A la Révolution, la propriété de l'Ortille, comme tous les biens de main-morte, fut transformée en biens nationaux. « Les renseignements que nous avons recueillis nous permettent de croire qu'ils furent achetés par le fermier Jacques Lambin, que sa longévité a rendu célèbre dans la contrée : il mourut en effet presque centenaire en 1850, à l'âge de 99 ans et 7 mois, et l'on voit encore sa sépulture dans le cimetière de Rethondes. Comme possesseurs de la ferme, nous pouvons encore citer Xavier Niquet (dont la tombe se trouve dans la sacristie de l'église de Vieux-Moulin), puis M. Lambin qui, en 1865, vendit l'Ortille pour la somme de 25 000 F aux propriétaires actuels, M. Garanger et Mme veuve Tassart décédée tout récemment ». (P. Lambin, 1902).
ORTILLE
(l')
« Au Nord de Vieux-Moulin, village de la forêt de Compiègne, en suivant le rû de Berne, et après avoir dépassé le Vivier-Frère-Robert, au pied du Mont Saint-Mard, se trouvent les 19 hectares qui constituent, étangs, prés, champs, ferme, moulin, l'enclave, en pleine forêt, de l'Ortille. On ignore les origines de cette propriété qui, à travers les siècles, s'est toujours maintenue petit domaine privé, sans se laisser absorber par le massif forestier qui 1'encercle de toutes parts. Nous savons cependant que, sous Louis XIV, l'Ortille appartenait aux Jésuites dirigeant le Collège de Compiègne ». En 1865, l'Ortille est vendue à M. Pierre Garanger. Puis la propriété fut divisée en deux parts. Le frère de M. Garanger, Edmond, entra en possession de l'étang, du moulin, des prés et bois (ORTILLE I) ; Madame Tassart se vit attribuer les bâtiments de ferme, depuis longtemps abandonnés, qui dominent l'étang et les terres attenantes (ORTILLE II).
ORTILLE II. - En 1890 avait été construite, sur l'emplacement de l'ancienne ferme de l'Ortille, « une magnifique maison de plaisance » (M. LAMBIN) que Madame Tassart n'occupa que très peu. Elle fut louée ensuite au journaliste-romancier Pierre Mille. En 1946, l'Ortille Il fut acquise par M. Lemaistre.
ORTILLE I. - L'Ortille I fut donc la propriété d'Edmond Garanger. « Tous les jours que Dieu fait, soleil, pluie ou neige, été ou hiver, après avoir à Compiègne soigné son cheval, son élevage de pigeons, ses chiens déjeûné vers 11 heures, il attelle une forte jument pie, monte en voiture, escorté par ses chiens dont l'énorme aboiement avertit chaque jour le quartier que Monsieur Garanger part pour l'Ortille. Par l'itinéraire immuable de la route de Soissons et un programme invariable de temps de trot et de pas que respecte de lui-même son coursier, sans attendre le commandement, mon oncle débarque dans la cour de son moulin. Il y est reçu par un ménage qu'il a à son service, Augustin et Aurélie. La chasse est sa passion dominante. Ces quartiers de forêt fourmillent de lapins qui viennent chaque nuit se nourrir dans les osiers et les prés de l'Ortille. Mon oncle a mis ses guêtres, sort du moulin avec son fusil. A ce signal, ardemment attendu, commence le vacarme de ses trois chiens qui se lancent en hurlant vers une pièce d'osier, théâtre journalier de cette chasse. Les malheureux lapins qui sont restés gités dans ce champ sont tôt mis sur pieds par la ruée, les cris des chiens qui dominent les sonores encouragements de la voix de mon oncle à sa meute. De temps en temps on entend un coup de fusil ; plus rarement il y a un lapin tué. Mais cela n'a pas d'importance ; le grand, le vrai plaisir de ce Nemrod spécial c'est d'exhorter ses chiens à perdre haleine, à entendre leurs cris, leurs galopades à travers les osiers, de suivre la fuite apeurée ou la manoeuvre roublarde des lapins. Depuis le temps que cela dure, ils savent n'avoir pas grand chose à craindre de ce formidable tapage ». Et les Souvenirs du Baron Georges Prisse de continuer : « J'ai montré Edmond Garanger chasseur à tir ; il avait une égale passion pour la chasse à courre. Ces jours-là, en arrivant à l'Ortille, il donnait l'ordre à Augustin, dételant la jument pie, de lui mettre sur le dos une vieille selle et de l'emboucher d'une bride dont les aciers rouillés et les cuirs n'avaient jamais connu le plus léger soupçon d'astiquage. Pour éviter le froid, mon oncle se couvrait d'un vieux paletot et aux pieds chaussait, en guise de bottes, des snowboots, à l'extrémité de ses jambières. Ainsi accoutrés, on peut le dire, faits comme voleurs, monture et cavalier présentaient un ensemble extraordinaire, déconcertant. Cet inconscient sans-gêne eût même semblé un défi, une impertinence à l'égard des équipages dont il suivait les laissez-courre, et eût pu valoir à son auteur quelques déplaisantes railleries, si la physionomie heureuse, intéressée, la compétence éprouvée de cet original, n'avaient désarmé les plus intransigeants défenseurs des traditions de tenue, d'élégance, de correction de la vénerie ». L'Ortille I revint ensuite à Madame Evillot, née Garanger. En 1950, la propriété fut acquise par Mme Esders. Enfin les Velge l'achetèrent en 1965.
Je suis passé à ce carrefour notamment lors de la randonnée suivante:
8_11_2017_Mont Collet_Mont St-Mard_RP de l'Armistice
pour les cartes: © IGN - 2019