17 Novembre 2022
Les Ruines de l'Eglise Notre-Dame-de-la-Nativité de Champlieu sont situées au Sud dans la Forêt de Compiègne.
Située en bordure d'une chaussée Brunehaut (aussi un chemin de Compostelle), on peut y voir les restes de cette église très proche des ruines gallo-romaines de Champlieu.
voir la Chaussée Brunehaut en Forêt de Compiègne
d'après René Mouton (la forêt de Compiègne de A à Z, édition A+B et http://foretdecompiegne.free.fr/sommairebis.html )
L'occupation de la forêt par les romains est certaine. On trouve des traces de leur présence en maints endroits et notamment sur le plateau de Champlieu, non loin du carrefour des Tournelles. Une station gallo-romaine était située à proximité de la voie romaine Senlis-Soissons (chaussée Brunehaut), à la lisière de la forêt actuelle. Les fouilles ont permis de mettre à jour un théâtre en forme de fer à cheval, des thermes, un temple et un cimetière gallo-romain. Voici ce qu'écrit A. Saint-Ogan : « sur la chaussée Brunehaut, on rencontre les fameuses ruines gallo-romaines de Champlieu dont on fit grand bruit sous l'Empire, au moment de leur découverte. Depuis longtemps le plateau de Champlieu était connu dans le pays comme ayant été le siège d'un établissement romain ». Nous n'en saurions donner une meilleure preuve que cet extrait des Affiches de Picardie de 1770 : « On a trouvé, el 12 octobre 1770, dans le jardin du curé de Champlieu, en fouillant la terre, deux tombeaux de pierre. Le premier, placé en croix sur le second, a la forme d'une auge et d'une grandeur extraordinnaire. Le second qui était dessous, est d'une figure ronde en forme de colonne, et aussi d'une grandeur extraordinnaire, capable de contenir quatre corps au-dessus de la taille commune. On a pris toutes les précautions inimaginables pour vider les tombeaux, qui, au premier abord, semblaient n'être remplis que de terre ; mais il ne s'y est trouvé que des ossements en grande quantité, une bouteille de verre, un pot de terre et du charbon de bois, le tout tellement consumé, qu'au moindre contact ils tombaient en poussière, ce qui annonce que ces tombeaux sont fort anciens. Ce lieu est tout près d'un camp romain dont on distingue encore parfaitement les stuctures et il est sur le bord de la forêt. L'année dernière on trouva aussi deux autres tombeaux dans le même canton, mais, les ossements qu'ils contenaient étaient accompagnés de deux lances, d'une urne et quinze médailles. Ces monuments de l'antiquité sonr conservés précieusement dans le cabinet de M. de Beauval, lieutenant des chasses, à Compiègne, qui les fera voir aux antiquaires et aux curieux ». En 1850, M. de Seroux, en faisant déblayer un monticule formé de débris de toute sorte, dans un terrain qui lui appartenait, sur le territoire de Champlieu, avait mis au jour des pierres sculptées de grand dimension, des fragments de bas-reliefs, chapitaux, des fûts de colonne, des armes, des poteries. Plus tard, M. de Caumont, directeur des Musées impériaux, fit allouer, sur les fonds de son ministère, une certaine somme pour continuer les fouilles. Au mois d'octobre 1857, Napoléon III vint à Champlieu avec l'impératrice, Mérimée, M. de Saulcy et Viollet-le-Duc. Les travaux furent poussés avec une nouvelle activité et ils amenèrent bientôt la découverte de trois édifices romains. Ce fut d'abord un temple entouré de débris de frontons, de frises, de chapiteaux. En face, de l'autre côté de la chaussée, était un théâtre parfaitement conservé. On y voit encore les gradins disposés en demi-cercle devant la scène. Enfin, près du théâtre sont les ruines des thermes, dont les dispositions intérieures sont restées dessinées par les fondations des murs de refend. On y retrouve l'emplacement des baignoires et des piscines, des tuyaux en terre appelés hypocaustes pour conduire la chaleur du foyer sous le plancher, d'autres en plomb pour l'écoulement des eaux. On a aussi découvert à Champlieu des rues, des maisons avec pans coupés, un mur d'enceinte etc... Tous ces restes, fort curieux, sont malheureusement laissés à l'abandon depuis la chute de l'Empire. Non loin des ruines romaines, sont celles d'une ancienne église, écrasée par la foudre et qui appartenait à un prieuré de bénédictins de St-Crépin de Soissons. Elles portent la marque de la belle architecture du XIIe siècle. Le pignon du portail est resté debout. On a trouvé des sépultures romaines et franques autour de cette église.
Je suis passé aux Ruines de l'Eglise Notre-Dame-de-la-Nativité de Champlieu notamment lors de la randonnée suivante:
2_07_2016_ruines gallo-romaines de Champlieu_les Petits Monts
voir aussi les lieux atypiques en forêt de Compiègne.
pour les cartes: © IGN - 2018