16 Mai 2020
Les étangs de Saint-Pierre sont situés à l'Est dans la forêt de Compiègne, au-dessus de Pierrefonds. Très faciles d'accès, ils sont très fréquentés en toutes saisons.
Un lieu incontournable dans la forêt de Compiègne. Ces étangs sont traversés par le Ru de Berne.
L'étang de l'Etot est situé à quelques centaines de mètres, traversé lui aussi par le Ru de Berne.
Je suis passé de nombreuses fois aux étangs de Saint-Pierre en randonnée comme par exemple:
10_2017_Mont-Saint-Pierre_Mont-Arcy_étangs de Saint-Pierre
03_2018_la Gorge du Han_la Queue de Saint-Etienne
Ces étangs sont entourés par les carrefours nommés suivants:
Beaucoup de publications s'y rapportent mais comme d'habitude, j'ai choisi celle-ci, qui me semble la plus complète:
d'après René Mouton (la Forêt de Compiègne de A à Z, édition A+B et http://foretdecompiegne.free.fr/sommairebis.html )
Les étangs de Saint-Pierre (et l'Etôt) ont été creusés au XVIe siècle, en dérivation du rû de Berne. Ils forment des plans d'eau d'une superficie totale de 18 ha 82 répartis comme suit : Saint-Pierre : 3 ha 79 - La Rouillie : 10 ha 89 - l'Etôt : 4 ha 14. Sur le Plan de 1764, il apparaît très nettement, qu'à cette époque, le petit étang était divisé en deux tronçons, séparés par une chaussée orientée Nord-Sud, et le grand en trois tronçons : deux longeant l'actuelle route Eugénie, et un, vers la baignade, séparés également par une chaussée. Un plan de 1683 indique les différents noms de ces petits étangs : étangs de Saint-Pierre et de la Mayette (devenus l'actuel étang de Saint-Pierre) étangs des Trois cornets, de Lanneau et étang Neuf devenus l'actuel étang de la Rouillie. De nos jours subsistent deux étangs séparés par un étroit chemin qui recouvre la tuyauterie de communication. Le plus petit, au Sud, est celui de Saint-Pierre, le plus grand est celui de la Rouillie (nom donné à cause du rouissage du chanvre). A part les initiés, l'on ne fait plus guère de distinction et l'ensemble est plus généralement désigné sous le nom d'étangs de Saint-Pierre. A noter une réduction sensible des étangs de Saint-Pierre (le petit) et de l'Etôt à la suite des curages de 1971 et 1975, une grande partie de la vase ayant été rejetée sur les rives puis nivelée. Au 16e siècle, on désignait ces étangs sous l'appellation collective d'étangs Varin. (Ce nom désigne encore actuellement une route proche de l'étang de l'Etôt qui, lui aussi, était inclus dans les étangs Varin). Ces étangs fournissaient le poisson aux religieux de Saint-Pierre en Chastres. Ils étaient aussi utilisés pour le rouissage du chanvre. Mais, à partir de 1669, le rouissage dut être interdit, car, à l'audience du samedi 10 juin 1768, il fut déclaré : « au mépris des règlements de 1669 et de ceux du 10 janvier 1722, plusieurs particuliers des villages de Pierrefonds, Cuise, Trosly, Vieil-Molin et autres circomvoisins s'immissoient de faire rouir leurs chanvres dans les étangs situés dans la forêt de Compiègne, appartenant aux religieux de Saint-Pierre-en-Chastres, ce qui cause un dommage considérable par la mort des poissons et la destruction des chaussées et occasionne une odeur insupportable pendant le séjour du Roy en cette ville ». Dans son rapport à l'empereur Napoléon III, daté de décembre 1861, A. de Roucy déclare, en parlant des fouilles qu'il a effectuées près des étangs de Saint-Pierre : « j'avais espéré que le creusement des dits étangs donnerait lui-même lieu à quelques découvertes ; mais il n'a fourni qu'une petite hache celtique en pierre dure, de teinte grisâtre ». Or, si l'on se rappelle que, sous Louis XV, il y avait en ce lieu cinq pièces d'eau séparées par des chaussées, il est probable que ce soit au terrassement de cse digues, en vue de ne laisser subsister que deux étangs, que M. de Roucy fait allusion. Une confirmation : Graves, dans son précis statistique du canton de Compiègne (1855) mentionne encore les chaussées divisant les étangs. J'ai interrogé à ce sujet un homme déjà âgé natif de Pierrefonds (Rommechon) qui m'a déclaré avoir entendu les vieux de son enfance parler des « six-étangs » (Saint-Pierre et l'Etôt) pour désigner cet endroit. Les étangs de Saint-Pierre et de la Rouillie auraient donc pris leur aspect actuel vers 1860. RM. Le long de la route Eugénie, à sa jonction avec la chaussée qui sépare les deux étangs, a été édifié, sous Napoléon III, 1857, le chalet de l'impératrice. Celle-ci aimait s'y reposer, lors de ses déplacements à Pierrefonds pour visiter les travaux de restauration du château par Viollet-le-Duc. Sous Napoléon III, le rendez-vous de chasse avait lieu fréquemment aux étangs de Saint-pierre. L'empereur et l'impératrice s'avançaient au pas, précédés de la meute et suivis des veneurs, derrière lesquels venait une longue file de voitures contenant les invités qui ne montaient pas à cheval puis les simples curieux. Il se produisait souvent un assez grand désordre, au vif dépit de l'impératrice. Dans une publication, « la vie politique », M. Dhormoys raconte qu'un jour, aux étangs de Saint-Pierre, elle s'abandonna à un accès de mauvaise humeur qui fit la plus fâcheuse impression sur les témoins de la scène. parmi les curieux venus au rendez-vous se trouvait, ce jour-là, le commandant Duparc, chef d'escadrons aux guides, accompagnant sa femme qui appartenait à l'une des plus anciennes familles de France. Il faisait un temps superbe. La foule était énorme, si bien qu'au moment où les troupes sonnèrent le lancer, il se produisit un peu de confusion. Un certain nombre de chevaux se cabrèrent, et celui que montait Mme Duparc se mit à ruer et atteignit d'un coup de pied le docteur Rubin des Fougerais, médecin de la vènerie, lequel se mit à pousser des cris terribles. L'impératrice se trouvait à quelques pas de là. Déjà mécontente du désordre qui venait de se produire, elle fut prise d'un de ces accès de colère auxquels elle était sujette. Elle sauta d'un bond hors de son char à bancs et se précipita vers la malheureuse femme : « Madame, lui cria-t-elle de quel droit vous trouvez-vous ici ? Quand on a un pareil cheval, on reste chez soi ! » Et, s'exaltant à mesure qu'elle parlait, elle se tourna vers deux gendarmes des chasses et leur cria : « Gendarmes, emmenez-moi cette femme ! » Les dames qui entouraient l'impératrice crurent devoir, pour faire leur cour, renchérir sur la souveraine, et la malheureuse Mme Duparc fut couverte d'outrages. Le commandant, en rentrant chez lui, adressa immédiatement sa démission à l'empereur ; mais, celui-ci, très mécontent de l'impératrice, avait déjà envoyé M. de Lezay-Marnesia auprès de la femme du commandant pour lui exprimer tous ses regrets et la prier de vouloir bien oublier ce qui s'était passé. Le soir, l'empereur fit très froide mine à l'impératrice. Deux jours après paraissait la fameuse lettre à M. Fould qui réservait exclusivement au Corps législatif le droit d'ouvrir des crédits et qui fut le premier pas de l'Empire dans la voie du régime parlementaire. M. Dhormoys paraît croire que l'aventure des étangs de Saint-Pierre n'aurait pas été sans influence sur la conduite de l'empereur qui se serait rangé du côté libéral pour faire pièce à l'impératrice, champion du parti autoritaire. Le pavillon Eugénie abrite actuellement un garde forestier. Il a été entièrement modernisé et restauré en 1975. La grande salle de séjour est utilisée par le Comité de gestion des étangs qui s'occupe (mal) de la pèche. A signaler qu'une plaque, apposée sur la façade Sud, rappelle que, le 12 mars 1876, un cyclône d'une rare violence traversant la forêt d'Ouest en Est, avait détruit 100.000 arbres, ce qui représentait un volume total de 85.000 m3. Les principaux secteurs touchés avaient été : La Michelette, Saint-Sauveur, la Bouverie, les Monts Saint-Pierre et Saint-Marc. Les étangs de Saint-Pierre, dont les abords ont été aménagés pour le tourisme, sont devenus un lieu de détente extrèmement fréquenté, ainsi que la baignade. Plusieurs curées s'y déroulent chaque saison (plus rare depuis 1975) à l'issus d'un bat-l'eau prolongé et spectaculaire.
L'étang de la Rouillie a été vidé en mars 1976, et partiellement en 1978, (non curé). La vanne Nord (aval) a été entièrement refaite en 1991
ETANGS Varin
Triage de la Pommeraye en 1663. A cette époque, il semble que l'on désigne, sous ce nom, l'ensemble des étangs qui constituent actuellement les étangs de Saint-Pierre et l'étang de l'Etôt. M. Harlé d'Ophove précise, dans son ouvrage sur la forêt de Compiègne : « Les religieux (de Saint-Pierre-en-Chastres) possédaient également, dans la forêt, six étangs sur un bras du rû de Berne (les étangs varin) ». Or, si l'on compte les 5 tronçons ou petits étangs qui ont formé les étangs de Saint-Pierre tels qu'ils apparaissent actuellement, plus l'étang de l'Etôt, cela fait bien six étangs. De plus, un habitant de Pierrefonds déjà âgé (Rommechon), m'a dit avoir entendu fréquemment, dans son enfance, les vieux du pays parler des « six étangs ». RM.
A noter entre les 2 étangs de Saint-Pierre, l'ancien pavillon d'Eugénie qui fut restauré.
d'après René Mouton (la Forêt de Compiègne de A à Z, édition A+B et http://foretdecompiegne.free.fr/sommairebis.html )
Avec les Beaux-Monts, le site des étangs Saint-Pierre en forêt de Compiègne, est sans aucun doute un des lieux les plus fréquentés par les touristes, surtout durant la belle saison, en dehors de son merveilleux décor naturel, cernant les trois étangs, l'ancien Pavillon de Chasse de la Princesse Eugénie, est un sujet d'attirance certain. Cela nous a été confirmé par M. Antoine Aquaviva, Agent Technique de l'Office National des Forêts, qui a la charge de surveiller ce secteur particulier et qui demeure avec sa famille dans une des ailes de cette bâtisse qui très prochainement sera classée Monument Historique, d'après ce que nous avons pu savoir. M. Aquaviva, et les siens sont aujourd'hui satisfaits, grâce à M. Paul Cousin Ingénieur en Chef de l'O.N.F. d'importants travaux de restauration et de modernisation du Pavillon ont été réalisés. La toiture, les peintures extérieures ont été entièrement refaites, l'intérieur a fait également l'objet de soins particuliers, ce qui permet à la famille Aquaviva, de vivre désormais dans un cadre des plus confortables. Le chauffage central a été installé, le réseau électrique refait, de même que la restauration des peintures et boiseries, aussi bien dans les pièces d'habitation que dans la salle de l'aile nord, qui abrite réunion et assemblées de la Fédération de Pêche de l'Oise. Ecoutons M. Aquaviva, qui depuis 19 ans exerce sa belle profession dans un tel lieu. Bien sur certains ne respectent rien. Brisant les barrières, interdisant, l'accès de certains chemins aux voitures, ne respectant pas les zônes de silence, jetant des immondices n'importe où, aussi bien dans les pièces d'eau que sous les futaies. Il ne peut tout voir, ce qui est dommage, mais ces inconvénients sont largement compensés, par le cadre de vie, dans lequel lui et les siens vivent. Le pavillon a été classé en 1994 ainsi que la façade du pavillon forestier.
La première tranche des travaux de réhabilitation se termine donc. Elle a été financée pour ce qui est de l'enveloppe extérieure a hauteur de 1,4 milions de francs par le conseil général. Pour le détail, les menuiseries et les balcons ont été refait pour un montant de 500 000 francs, la peinture, le remplacement des pierres et des joints des briques pour 700 000 francs et la réfection de la toiture pour un montant de 300 000 francs. Pour ce qui est du pavillon forestier qui logera prochainement un agent de l'ONF, c'est l'office lui-même qui a financé les travaux pour un montant de 450 000 francs. Reste maintenant la deuxième tranche des travaux qui sera réalisée en 1996 pour un montant total de 600 000 francs et qui s'attachera à réhabiliter l'intérieur du pavillon Eugénie car le temps et l'abandon ont fait des dégâts considérables.
maison forestière en vente par l'ONF.
pour les cartes: © IGN - 2019 et © SityTrail Topo World - 2019