17 Mai 2023
La Maison Forestière du Mont Saint-Pierre est située à l'Est dans la Forêt de Compiègne. Le carrefour nommé le plus proche est le carrefour Notre-Dame-Adam.
MF habitée (ONF).
En fait, cette Maison Forestière (carte IGN) est située à l'ancien Prieuré de Saint-Pierre-en-Chastres.
voir aussi: le prieuré de Saint-Pierre-en-Chastres, un patrimoine exceptionnel
d'après René Mouton (la forêt de Compiègne de A à Z, édition A+B et http://foretdecompiegne.free.fr/sommairebis.html )
SAINT-PIERRE-EN-CHASTRES
Dans son ouvrage « Le Valoys royal » (1583) Nicolas Bergeron, parlant des ruines du chasteau et maison de Cuyse, ajoute : « se peuvent un peu plus loin remarquer les murgets et pierraille des trois chasteaux qui ont donnés la dénomination au mont Saint-Pierre en chastres ou castres ». Il dit d'autre part que Philippe le Bel fit construire et dota le couvent des célestins de Saint-Pierre en chastres, commencé en façon d'ermitage par Pierre de Mouron qui fut appelé Pape célestin, la place ayant été donnée par les religieux du couvent deSaint-Crépin de Soisssons, en l'an 1308. Par acte du 13 décembre 1413, Andrieu de Saint-Jean fait cession des dimes de Cuise aux Célestins de Saint-Pierre en Chastres, depuis peu co-seigneur. Les dimes de Cuise se répartissaient par tiers entre le chapitre, les Célestins de Saint-Pierre et le curé. L'ordre des Célestins ayant été supprimé, un décret de Mgr de Talleyrand-Périgord, archevèque de Reims, en date du 14 septembre 1786, attribuait leur part sur les dimes de Cuise à la cure. Les biens de Célestins furent dispersés sous la révolution comme biens de seconde origine. Au terme de cette liquidation, et comme pour la parfaire, afin que disparût toute trace du passé, la municipalité d'Attichy décida, dans sa séance du 2 septembre 1795, de détruire leurs archives. Ce fut une perte irréparable. Pour ajouter une note gaie aux faits strictement historiques, voici ce qu'écrit A.L. Dumont au sujet des moines de Saint-Pierre en Chastres : « Pendant plus de quatre cent cinquante ans, les Célestins installés au Mont Saint-Pierre par Philippe le Bel, empruntèrent ce chemin (la route des Moines) pour aller se ravitailler à Saint-Jean-aux-Bois. Ils avaient une réputation de très gais et bien bons vivants ces Célestins. Nous les voyons encore, chevauchant à âne, descendant les pentes du Mont et chantant à tue tête, à l'instar du Père Gaucher (de l'élixir) des chants qui n'avaient rien de liturgiques ; mais, il n'y avait que les animaux de la forêt pour s'en scandaliser. On aimait leur rendre visite, là-haut, au Monastère, que l'on appelait vulgairement Saint-Pierre-en-l'air ! On y était bien accueilli et on leur demandait de servir une de ces fameuses omelettes aux fines herbes, dite « à la Célestine » dont ils avaient le secret. Ils vous arrosaient ça avec un de ces petits vins qui n'était pas le vin ordinaire des coteaux de Jaux, mais qui venait de loin ; car ils s'y connaissaient les Célestins ! » Le monastère occupait 51 arp. 1/2 sur le Mont Saint-Pierre (garde la Pommeraye, triage des étangs Varin en 1663). Il possédait également les étangs Varin avec leurs chaussées, au nombre de 7 tenant l'un à l'autre (30 arp) la prairie de Saint-Pierre avec un étang au milieu 23 arp 1/2 et le petit pré au-dessus de Maurut (6 arp). Un peu au sud de leur enclos, la prairie étang et terre labourable du moulin à huile joignant le triage de la queue de Saint-Etienne, le marais de Laillet et la chaussée de Batigny ; enfin, il partageait, avec différents particuliers, la prairie des habitants de Pierrefonds. A ajouter également une partie d'une grande prairie appelée le Don du Roi, et 25 arp. de prairie au Fort Poirier. Les religieux louaient la plupart de ces prés à des laboureurs Vieux-Moulin ou à d'autres particuliers. Quant à leurs étangs qui fournissaient le poisson, ils étaient aussi utilisés pour le rouissages du chanvre jusqu'en 1669, année ou cette opération fut interdite. En 1620, les célestins avaient acheté aux religieux de l'abbaye de Royallieu une maison au Vivier Frère Robert. Le moulin leur appartenait déjà et ils le donnaient en location. Les célestins de Saint-Pierre étaient parmi les plus riches de la forêt ; ils possédaient de nombreux biens sur le pourtour de la forêt. Malgré sa prospérité, le monastère s'éteignit avant la révolution. L'ordre des célestins fut supprimé par arrêt du conseil du 21 mars 1771. Il n'y avait plus alors que sept ou huit religieux. On leur laissa la jouissance de leurs revenus jusqu'à leur mort. Le plateau de Saint-Pierre et ses bâtiments furent vendus moyennant 33.000 livres payables en assignats à la révolution. Au temps du père Carlier (1700), on voyait, dans l'église Saint-Pierre, auprès du maître-autel, la tombe en marbre de Pierre de Sorre, qui fut chargé, par Philippe le Bel, de faire venir d'Italie en France les premiers Célestins qu'on y vit. Deux statues provenant de cette église sont aujourd'hui dans l'église Saint-Jacques de Compiègne. Il ne subsiste aujourd'hui de l'édifice qu'une tourelle environnée de lierre et des croisées en ogive qui datent du 14e siècle. Le pavillon resté debout appartenait à un corps de logis destiné jadis à recevoir les visiteurs. Une des cheminées porte la date : 1664 qui pourrait être celle de la construction. Au sommet de l'un des murs on remarque un cadran solaire. Le 11 août 1832, le roi des Belges Léopold 1er, qui venait d'épouser à Compiègne la princesse Louise, fit, en compagnie de la famille royale, une promenade dans la forêt . Ils visitèrent les ruines du château de Pierrefonds et celles du Mont Saint-Pierre. Une Plaque de marbre, placée dans l'ancienne chapelle du prieuré de Saint-Pierre-en-Chastres, rappelle le souvenir de cette excursion. La pavillon fut tour à tour maison de garde et maison louée à des particuliers. Mme la duchesse d'Orléan aimait beaucoup Saint-Pierre. Elle y avait fait restaurer, en 1840, deux pièces où son Altesse royale venait souvent se reposer. Sous la second Empire, la ministre Fould donna l'ordre que Saint-Pierre soit rendu habitable. Une famille espagnole et sa fille (fort jolie) s'y installèrent. Ne faut-il voir là qu'une coïncidence ? (RM). Au pied du pavillon coule (bien faiblement) la fontaine des miracles qui passait, autrefois, pour guérir de la stérilité. La route d'accès a été entièrement refaite et goudronnée pendant l'hiver 1975-76. L'eau sous-pression a été amenée jusqu'au pavillon. Depuis, une grande salle est réservée par l'O.N.F. pour certaines réunions. Le reste du bâtiment est la demeure d'un garde forestier. Il a été trouvé à Saint-Pierre de nombreuses médailles et des armes de l'époque romaine. Suivant Dom Grenier, lors de fouilles on y aurait découvert une cachette qui peut être considérée par la quantité d'objets qu'elle a fournie (532) et leur extrême variété, comme l'une des plus importante de la France entière.
Je suis passé plusieurs fois à cet endroit notamment lors de la randonnée suivante et en balade:
7_10_2017_Mont St-Pierre_Mont Arcy_étangs de St-Pierre
pour les cartes: © IGN - 2021